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Patricia D'Isola et Christophe Le François

Publié le 21 janvier 2021

Du 2 novembre 2020 au 30 janvier 2021 la Maison des Arts de Cergy-Pontoise expose 7 artistes du GRAP'S d'Auvers-sur Oise autour de la thématique "souffle(s)".

Un prolongement virtuel de cette exposition vous est proposé : Voici une vision de souffle(s) de Christophe le François et Patricia D'Isola 

 

Pour nous donner à voir un peu d'eux-même et de leur démarche artistique, les artistes se sont prêtés à un jeu de question réponse. Voici ce que nous dit Patricia

En un nom avec quel artiste (vivant ou non) aimeriez-vous prendre un café ?
J’aurais aimé boire un café avec Pina Bausch et aussi avec Marcel Duchamp,  et avec tant d’autres artistes !! Difficile de choisir.

Comme je me situe artistiquement dans un « entre-deux » et que je joue volontairement avec les règles, j’aurais aimé boire un café et discuter avec tous les artistes hommes et femmes de la planète.

En 10 mots, qui êtes-vous ?
Je suis une femme artiste – Je vis avec un artiste et nous créons aussi ensemble –  J’apprécie la collaboration entre artistes, le travail collectif – Je défends et défendrais  le droit des femmes - J’ai eu 3 enfants  et j’ai 5 petits-enfants – La danse fait partie de ma vie – L’art et mes ami.es sont essentiels – J’aime les défis, le yoga – Dans une autre vie j’étais prof.

En un paragraphe, quelle situation vous a fait sourire récemment ?
Mes petits-enfants qui grandissent et qui découvrent l’humour et la vie…

En une musique, quelle bande son pourrait accompagner l’œuvre produite pour l’exposition « Souffle(s) d’art contemporain » ?
Toute une série de souffles  (les visiteurs et visiteuses pourraient en donner).

En 10 mots, qu’évoque le souffle pour vous ?
Mouvements – Air  – Danse - Efforts - Machines – Souffrances – Sons –  Apnée - Corps – Epuisement

En un paragraphe, quel a été le point de départ, l’origine, de l’œuvre présentée ?
Première œuvre : « On ne sait pas comment ça a commencé » collection de souffles

Un mimosa dans le jardin, devant la fenêtre était protégé dans un plastique transparent. A chaque coup de vent le plastique dansait tout en produisant des sons froissés et puissants, le mimosa lui, semblait respirer.

Les lumières de l’automne venaient dorer l’ensemble.

Deuxième œuvre : « Comment expliquer l’art actuel à un enfant impatient »

Nous avions créé des petites cartes de visite à échanger au Crédac et nous avons eu l’idée de rajouter des textes derrière.

La performance de 1965 de Beuys nous a inspiré ainsi que les écrits de Michel De Certeau  « Le murmure des sociétés », La culture au pluriel.

Que répondez-vous à un enfant qui dit « j’aurais pu faire pareil »?
Alors vas-y, fais !

Que dites-vous à une personne qui, plantée devant une œuvre, dit « c’est moche, c’est pas de l’art » !
La notion de beauté est personnelle, l’art peut être beau mais ce n’est pas l’essentiel ni une finalité, l’art ne sert à rien il doit surtout questionner, interroger, agacer même, pour moi l’art c’est la vie.

Dépasser le « j’aime, j’aime pas » pour favoriser la démarche, les questionnements, les étapes de la création de l’œuvre est plus enrichissant et permet d’installer une réflexion et un échange constructifs.

Qu’est-ce qu’un.e artiste pour vous aujourd’hui ?
Un.e artiste c’est une personne qui ne peut pas vivre de son travail et c’est affligeant !

Un.e artiste est une personne qui crée et réalise : installations, objets numériques, objets éphémère, vidéos, pièces dansées, films, peintures, photographies…

Un.e artiste est une personne qui conçoit et réalise en fonction de son histoire, de ses curiosités, de ses interrogations, de ses rencontres…

Quelle influence a eu la situation sanitaire sur votre travail artistique ?
Pour le travail artistique commun avec mon compagnon artiste, présenté à La Maison des Arts, ces bouquets de murmures appelés : « Comment expliquer l’art actuel à un enfant impatient » (c’est de l’humour) la crise sanitaire nous a et nous apporte encore une mine de « murmures » à réaliser pour de futures expositions et aussi pour proposer des projets artistiques dans les écoles et collèges sur la question sanitaire.

Pour ma part, j’ai eu beaucoup plus de temps pour travailler et une matière première abondante (notamment dans la presse) mettant mon cerveau en ébullition pour imaginer de futures installations artistiques et concevoir la performance « Souffles dansés ».

J’utilise des petites figurines blanches que je mets en scène. Mon travail personnel articule plusieurs interrogations : les relations humaines au quotidien, les univers où règnent les violences en tout genre et l’absence de contact, les libertés réduites, le mépris de l’environnement, et nos impuissances. Comme une reportrice, je m’inspire de l’actualité. J’imagine des univers en construction/en ruine, des paysages pas encore vidés de leurs substances où règne l’incommunicabilité et l’indifférence. Lumière et mouvements façonnent ces mises en scène.

C’est cette démarche que l’on retrouve dans la performance « Souffles dansés ».

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