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This is us

Publié le 6 janvier 2023

This is us - Saison 1

Selon Wikipédia, en moyenne 18 millions d'êtres humains partagent le même jour d'anniversaire à travers le monde. Mais il existe une famille, dispatchée entre New York et Los Angeles, dont quatre des membres sont nés le même jour ! Voici leur histoire drôle et émouvante...


Un père aimant, une soeur obèse, deux frères, l'un avec une gueule de jeune premier et des abdos en béton armé et l'autre un génie pétrit d'angoisse.  This is us n'a pas d'autre prétention que de raconter leur histoire.

D'accord la série ne peut pas concourir pour la palme de l'originalité (bien que... Des obèses à la télé en dehors d'émissions destinées officiellement à les aider à perdre leurs kilos et officieusement à les humilier, ça ne court pas les rushs...

Donc c'est simple mais ça marche. Ca marche parce que c'est joué juste, parce que ce père à l'écran vous touchera forcément. C'est lui qui vous retiendra pour un quatrième épisode alors qu'il est 3h du matin un lundi soir ou pour un deuxième épisode un samedi soir à 21h30 si vous êtes parents d'un enfant de moins d'un an. Ce père c'est juste le père idéal, celui qui joue, qui console, qui émerveille, qui fait rire, celui qui trouve toujours les mots. Celui qu'on a rêvé d'avoir à la place de celui qui vous punit quand vous cassez un verre, n'est jamais là, vous crie dessus parce que la règle de 3 évoque plus pour vous un épisode de Scooby-Doo qu'un quelconque court de Maths...

Mais This is us c'est aussi la petite série sans prétention qui vous rappelle que les vicissitudes de la vie sont obligatoires, que quelle que soit la perfection de vos parents (qui ont tous une marge de progression certaine) la vie c'est aussi des coups bas, des moments où vous auriez dû nager dans le bonheur et où ce ne fut pas le cas. Mais ce qui nous appartient au moins un peu, c'est ce que nous choisissons d'en faire, parce que ce qui nous compose, peut-être même le coeur de notre âme, ce qui nous amène là où nous sommes (pour peu que ça nous convienne au moins un peu) ce sont les belles choses de la vie c'est vrai, mais aussi toutes les autres : les morts, les drames, les accidents, les échecs, les maladies...

J'aime l'idée que vous avez pris le citron le plus acide, le plus amer que la vie ait produit pour en faire quelque chose qui ressemble à de la limonade.

Et cette idée, la série l'applique à l'adoption avec justesse et délicatesse. On peut avoir été abandonné dès les premières heures de sa jeune vie (gros coup dur), être tombé sur la famille parfaite (gros coup de chance), avoir un père démissionnaire et toxicomane (coup dur) mais loin d'être un salaud et dont on se dit qu'il a fait la seule chose à faire (coup de chance), l'adoption vous laisse marqué au fer rouge, tel une bête de somme avec écrit sur la fesse droite : "j'appartiens à ceux qui sont né dans le désamour". Même si c'est faux, même si d'autre vous aime, le doute c'est pernicieux et souvent ça suffit. Alors oui, ce que nous dit  la série c'est que même lorsqu'à la loterie de la famille adoptive vous avez tiré le gros lot (et on vous rappelle qu'aux States, ce magnifique pays de la liberté, vous pouvez rendre un enfant adopté si ce dernier n'a pas les taches de rousseur alignées comme vous le souhaitez...) ce n'est pas facile tous les jours. Que même quand vous êtes des parents adoptant aimant et soucieux du bien-être de tous vos enfants (qu'ils partagent ou non l'horrible nez de mamie Marguerite) ont fait des erreurs. Et que tout ça, le bien comme le mal, le moche comme le beau et bien ça fait de nous un humain complexe dont on serait bien incapable de distinguer parmi tous les files de notre personnalité ceux qu'on hérite des jours heureux et ceux qui sont les rejetons des jours tragiques. Parce que le beau n'amène pas toujours au beau et le laid au laid...

Loin des clichés, cette saison 1 est  prometteuse. Si comme moi vous pleurez devant "il faut sauver Willy" (oui je sais le JT ne me fait rien mais un orque en détresse ça m'a toujours bouleversé. Que voulez-vous on ne se refait pas ! ), vous y verserez forcément quelques larmes mais ne vous inquiétez pas ça restera entre nous.

De temps en temps, pleurer c'est salvateur.

H

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