Vous êtes ici

DANXOME

Publié le 26 janvier 2022

Danxomè

1892. Afrique, campagne du Dahomey. Enrôlé malgré lui dans une guerre coloniale où il n'a que faire, Alex redoute autant son père, bien décidé à « faire de lui un homme », que les implacables « Amazones » du roi Béhanzin, ces guerrières dont la férocité n'a d'égal que le courage. C'est pourtant la rencontre de l'une d'elles qui changera son destin et lui permettra enfin d'affronter ses peurs, tandis que résonne le terrible cri de guerre des agoojie.


Nous entrerons dès les premières pages sur une histoire de colonies, de dépendances économiques et d'indépendance politique.

Cela pourrait paraître assez étrange pour certains jeunes lecteurs ados d'imaginer une part de l'Afrique comme un territoire de la France et d'y voir juste à côté (près du Bénin) un territoire anglais et un autre allemand. Chacun y était vraiment venu chercher sa part. Nous sommes à la fin du 19ème siècle.

Notre premier héros est fils de médecin, un jeune homme blanc grandi dans la rudesse de l'autorité à poigne, un "gars" de la marine.

Le jeune personnage, Alexandre, mettra d'emblée l'accent entre l'éducation virile qu'il a reçu et sa vraie nature bien moins butée, fier de son supplément de tact, de plus de sensibilité et de manières que le moule original. Mais Alexandre sera t-il de la sorte, un homme, un vrai? Alexandre prendra les choses avec distance et ne les subira pas. Il nous donnera un peu l'impression de pouvoir choisir qui il veut être.

À la lecture, choisir qui l'on veut être à cette époque coloniale nous semblera très relatif, les poids des sociétés seront très lourds.

La période est particulière et pour la comprendre, le plus finement possible, l'auteur Yann Fastier nous fera entendre par alternance une autre voix, celle d'une femme, africaine, donnée au chef de cette campagne du Dahomey, le roi Béhanzin, vers laquelle se dirige Alexandre.

Agosì, c'est son nom, nous montrera les choses de son point de vue, l'autre bout de la chaîne alimentaire, la place des soumis, ceux et celles capturés et devenus esclaves selon les lois du pays. 

 

Le contingent militaire d'Alexandre est envoyé de France pour remettre le roi Béhanzin " au pas" comme certains diront dans le roman.

C'est une guerre qui se prépare.

 

Agosì, dont le père fut dépouillé de ses biens et exécuté sommairement sous ses yeux, finira dans les rangs des 50 femmes et filles au service de la communauté du roi Béhanzin, un nouveau bien, pour le plaisir ou la guerre.

 

Ajouter un commentaire